Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



lundi 28 mars 2011

Bordeaux : les primeurs en primeur, ça suffit


Michel Bettane, dégustateur de référence, se fâche et adresse cette lettre ouverte à Sylvie Cazes, présidente de l’Union des grands crus de Bordeaux. Où il est question de cette idée stupide d’accorder le droit de déguster avant tout le monde à quelques dégustateurs, dont l’inénarrable James Suckling. Si l’on ajoute à cette déclaration très tranchée de Michel Bettane les propos tenus la semaine dernière par Jancis Robinson, on dirait que la Semaine des primeurs organisée par l’UGC ferait bien de balayer devant sa porte de toute urgence.

« Depuis plus de vingt ans, j’ai été fidèle et loyal, et tous mes collaborateurs avec moi, envers l’Union en acceptant de participer à ses dégustations en primeurs au même moment que mes autres confrères.
Depuis le début, pourtant, les crus membres de l’Union ont accordé à certains confrères américains, puis français, le privilège de déguster les vins à part, plus tôt, leur permettant de livrer leurs commentaires avant les autres. Le ridicule de la chose et le manque d’égards à l’intention de ceux qui respectent la règle du jeu auraient du mettre fin depuis longtemps à ce privilège.
Ce n’est toujours pas le cas et je vois même que ce privilège s’est étendu. Cela conduit les journalistes respectant la règle à écrire leurs commentaires de plus en plus vite pour empêcher l’écart de publication d’être trop béant. Ce handicap s’applique aussi à Bettane & Desseauve et je le supporte de moins en moins, pour des raisons déontologiques évidentes et parce que nos commentaires sont de plus en plus instrumentalisés par le négoce et les propriétés, comme l’a récemment souligné Jancis Robinson.
Si rien n’est fait du côté des propriétés pour mettre fin aux échantillons présentés avant la dégustation générale et élaborés et envoyés (et donc dégustés) dans des conditions incontrôlées par les groupements de crus, ce sera la dernière année où nous jouerons le jeu général.
Je suis désolé d’en arriver là, mais il est insupportable de voir James Suckling délivrer ses commentaires deux ou trois semaines avant tous les autres et d’imaginer mes collègues de la RVF avoir des conditions spéciales de dégustation. Cela d’autant que de plus en plus de crus membres de l’Union ne supportent plus d’être dégustés à l’aveugle et nous forcent à des contorsions de visites peu compatibles avec ces dégustations collectives.
Sylvie, sache que je reste très attaché à tous les crus de l’Union, et que c’est pour eux, puisqu’ils ne le font pas eux-mêmes, que je réagis ainsi. »

Michel Bettane

La photo : Michel Bettane photographié par Fabrice Leseigneur

47 commentaires:

  1. Bravo Michel ! Et il faut y ajouter cette nouveauté absolue, cette année : l'obligation pour tout journaliste agréé de se faire accompagner par un représentant du négoce pour déguster dans tel Premier Cru du Médoc... Et personne ne semble s'en étonner. Le succès des Primeurs et la réussite commerciale qui l'accompagne sont une illusion. Demain, le système pourrait imploser, victime de ses dérives et de ses contradictions.

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  2. Un jour les Chinois fixeront eux-même le prix dans le Bordelais et leurs allocations. Les commentateurs de tous poils pourront alors aller se rhabiller avec leurs commentaires pré-pré-pré primeurs. La messe finira par être dite sans eux.

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  3. Jacques,
    déjà le principe est critiqué à raison (les vins ne sont pas prêts, évoluent à toute allure, les échantillons ne ressemblent pas à l'assemblage final, etc), mais là, ils se tirent dans le pied. Cette comédie est grotesque !

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  4. UGC, c'est du cinéma, non? Plus sérieusement, Nicolas, la remarque de M. Bettane est on ne peut plus justifiée, mais le mal est plus profond. Et n'accusons pas que les organisateurs; puisqu'on parle de déontologie, il est au moins aussi grave à mon sens pour un journaliste de déguster, de noter et surtout de publier en sachant que la valeur de ce travail est quasi-nulle, mais que ce cirque, pour reprendre l'expression de Michel Smith, est un mal nécessaire... financièrement. Ceci dit sans méchanceté pour mes confrères souvent plus abusés que coupables (comme j'ai pu l'être et le serai sans doute encore dans d'autres occasions), mais pour semer la graine d"un doute salutaire...

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  5. Gevrey Chambertin refuse de présenter ses primeurs en Avril...au profit du mois de Novembre, ce qui devrait s'étendre à terme à toute la Bourgogne.

    Ne comparons toutefois pas l'un et l'autre.

    Amusant de constater que je n'ai jamais ressenti le besoin de me rendre sur place à cautionner cette fameuse mascarade.

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    1. Salut Emmanuel. 100% d'accord. Tout ces primeurs c'est de la bouffonnerie. D'ailleurs un producteur qui a du talent en Bourgogne n'a pas besoin de ce tapage mediatique pour mieux vendre en GS.

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    2. Emmanuel, j'espere que les Bourguignons auront la sagesse de ne pas presenter des vins en primeur. Comment presenter des vins tailles pour la garde apres un an d'existence??? C'est absurde. Je sais qu'il y a cette degustation primeur a` Gevrey mais pour l'instant elle ne represente pas grand chose. Aucun des domaines stars de l'appelation ne se prete a` ce jeu. Il n'en ont pas besoin.

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  6. Un des points forts de Michel peut passer inaperçu : on le sait, un vin "primeur" évolue de façon impressionnante en des temps très courts. En moins de 4 heures, le vin peut passer par des phases difficilement reconnaissables. Michel en a fait la terrible expérience au GJE, la seule fois où nous avons dégusté officiellement des primeurs au St James.
    D'où son souci - il est un des tout rares à l'évoquer - de pouvoir regoûter plusieurs fois.
    Or, l'urgence des éditeurs fait que maintenant, cela devient impossible. Bref, on passe vraiment de la commedia del'arte à la foire à neuneu.
    Laissons donc le négoce faire son boulot !

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  7. Je ronronnais de contentement en lisant le texte de Michel Bettane. Jusqu'à la phrase "..mais il est insupportable de voir James Suckling délivrer ses commentaires deux ou trois semaines avant tous les autres et d’imaginer mes collègues de la RVF avoir des conditions spéciales de dégustation.".
    En fait, alors que je pensais qu'il se plaignait - à juste titre - de la dérive actuelle des conditions de dégustation en primeurs, je me rends compte que sa demande serait plutôt rejoindre le cercle des "happy few" qui ont l’insigne privilège d'évaluer le millésime en pré-primeurs!

    Au-delà des éléments déjà évoqués plus haut et sur le fait que la période de dégustation vient - au moins - 6 mois trop tôt d’un point de vue technique, ce qui me choque le plus dans la dérive actuelle, c'est le refus d'un nombre croissant de propriétés, dont tous les "Grands", de se confronter à la concurrence.

    Aller goûter le millésime dans des propriétés prestigieuses est certes très agréable, mais d'une inefficience absolue pour les journalistes et les professionnels qui doivent avaler des centaines de kilomètres dans un temps record (et au mépris le plus total du code de la route !) pour arriver à boucler la dégustation d’une vingtaine de crus prestigieux! Mais c'est surtout particulièrement choquant d'un point de vue déontologique. Car je soutiens que le cadre somptueux, l'ambiance chic et feutrée, la réputation mondiale du cru ainsi que l'accueil souriant et personnalisé des hôtes, couplé à l'impossibilité de déguster le vin à l'aveugle, contribue inconsciemment à attribuer quelques points supplémentaires sur la note de dégustation. Or on sait tous l’influence de ces « petits » points supplémentaires sur le prix de sortie !

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  8. Michel Bettane a évidemment raison de s'insurger contre les dérives des dégustations de grands crus de Bordeaux en primeurs. Lorsque je me rappelle ma première dégustation de primeurs (c'était au printemps 1976 à Londres avec des échantillons du fameux 1975 qui m'avaient été fournis par le négoce) avec Collin Parnell et Tony Lord (de DECANTER)...
    Les temps ont bien changé!
    Jacques Sallé

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  9. Bootle-Man

    Michel grogne non pas pour rejoindre quelques happy few mais sur le fait que cela force ses éditeurs à lui demander des rapportsultra-rapides, ne lui laissant pas le temps de déguster plusieurs fois certains crus.
    S'il avait voulu , et depuis longtemps, avoir un traitement spécifique, croyez bien qu'il l'aurait eu immédiatement; lui, plus que tout autre européen.

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  10. Mon avis est peut être trop tranché mais je m'en fiche de James Suckling et de Robert Parker!! Je suis contre cet espèce de monopole du goût. Ces gens ont trop de pouvoir, faire en sorte qu'un vin soit bien noté où non et je m'interroge s'il n'y a pas des interets économiques pour ces sommeliers.Ils font trop la pluie et le beau temps.Je ne choisi jamais les vins en fonction de leurs avis!J A M A I S !

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  11. Anthony,

    je ne crois pas que les journalistes/critiques aient trop de pouvoir, simplement peut-être que quelques uns se comportent comme des papillons attirés par la lumière bordelaise, en laissant de côté l'éthique qui doit les placer au delà du commun des mortels.
    Les crus classés de Bordeaux et en particulier l'Union des Grands Crus de Bordeaux, jouent un jeu dangereux en manipulant ouvertement les journalistes. Est-ce nouveau ? Les liens entre eux sont très étroits, chacun tirant profit de l'autre. L'important est de ne pas en être dupe.
    Il est désormais fort difficile de cacher cette mascarade aux yeux des passionnés, l'information circulant plus vite qu'on ne le croit souvent.
    Il n'y a pas de monopole du goût, ni de diktat de Parker ou d'autres. Il y a plutôt, de la part de la grande majorité des acheteurs, une absence de curiosité pour le vin en lui-même et envers ceux qui le font. Les critiques sont là pour guider un acheteur pressé qui veut soit encaver de belles bouteilles, soit placer efficacement son argent, le tout à distance. D'où le rôle économique bien compris par les crus bordelais pour gérer à leur avantage les primeurs et la "compétition" entre critiques.

    Tant mieux si vous n'avez pas besoin d'eux (je fais de même).
    Tout ceci n'est pas bien important ni très sérieux. Ce n'est que du vin. Pour moi, cela doit rester de la poésie, non devenir un produit financier. Doux rêve, peut-être ; c'est aussi pour cela que les amateurs s'éloignent de Bordeaux, je crois.

    Cordialement,

    Philippe Belnoue

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  12. "Si rien n’est fait du côté des propriétés pour mettre fin aux échantillons présentés avant la dégustation générale et élaborés et envoyés (et donc dégustés) dans des conditions incontrôlées par les groupements de crus, ce sera la dernière année où nous jouerons le jeu général " a suivre donc...
    Didier BLANC

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  13. Anthony :

    Il est évident que les intérêts en jeu sont énormes, ne serait-ce qu'en termes de communication à bon compte.

    Ni Jancis, ni Bettane, ni a fortiori le GJE ne vont pouvoir changer les choses facilement, mais au moins, Bordeaux saura qu'il n'y a pas que des béniouioui parmi ceux qui participent aux primeurs.... Jusqu'à quand ?

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  14. Bettane Michel29 mars 2011 à 18:12

    Le manque de politesse n'est pas de déguster avant, (je le fais parfois dès le moment où les cuves de vinification sont sèches.....) mais de déguster à part, et d'utiliser, avant les autres, ces dégustations privées, alors que des dégustations collectives parfaitement organisées permettent de comparer les vins les uns aux autres dans les meilleures conditions, ce qui me semble le minimum lorsqu'on délivre des notes et donc lorsqu'on crée une hiérarchie, sachant d'ailleurs à quel point tout cela se produit trop tôt. Michel Bettane

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  15. Hey, Mr Bootleman, ce qui guide Michel Bettane, ce n’est pas de rejoindre le cercle de ce que vous appelez des "happy few", mais de faire respecter la règle d’une dégustation générale (tout le monde en même temps) et à l’aveugle (pour tous les vins). Ça fait des années qu’il le dit haut et fort, cette année, il l’écrit. Il y a déjà un moment, aussi, qu’il dit que les vins ne sont pas prêts à cette époque de l’année.

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  16. Fort bien.. je fais donc amende honorable pour avoir compris de travers la phrase de Michel Bettane. D’ailleurs, nous sommes parfaitement d’accord sur le fond. Je trouvais d’ailleurs incohérent qu'il critique, de manière parfaitement justifiée, ces dérives bordelaises et que de l'autre main il manifeste sa présumée volonté de jouir d’un traitement dont les faveurs frisent le ridicule.

    @François : tu as décidément de la peine à me reconnaître !

    PS : Boottle s’écrit comme une bouteille en anglais (bottle) sauf qu’il y a deux « o » comme Google !

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  17. Speaking for Sauternes I think April is on the early side anyway to get a reasonable comparison between wines. For example, de Rayne Vigneau has historically blended early in the year but Climens is still in individual barrels when the En Primeur tasters visit. Other properties produce samples which may closely resemble the final blend a few weeks before the tastings while others leave it to the last minute to make their choice. The earlier the En Primeur tasting occurs the more distorted the results will be - that much is obvious.

    Consumers have to decide what they want from this exercise. Personally I have always thought scores are an unwanted distraction at this stage. All that it is reasonably possible to provide is an indication as to whether individual properties have performed poorly, up to their expected standard or excelled themselves in any particular year.

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  18. Au fait, ça y est.. James Suckling a gagné la course de "qui sortira ses notes primeurs 2010 en premier!" avant même que le départ ait été donné! De vrais enfantillages qui me rappellent le jeu de "celui qui pissera le plus loin" lorsque j'avais 7 ans..

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  19. Chiche que c'était vous :-)

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  20. Ce débat revient chaque année de plus en plus tôt, à quand Paques en février et Noël au ban des vendanges??? On a tant lu, et parlé de ce millésime avant que les fermentations aient débuté qu'on se demande s'il reste un qualificatif sur le marché pour mettre une pierre à l'édifice!

    Le principe même des dégustations primeurs en avril est contre nature, alors comment voulez-vous que les règles soient respectées?

    Mon bon plaisir lors de cette semaine aller en propriété, dans certains lieux où de nombreux choix sont proposés, où on peut comparer et surtout se faire sa propre opinion.

    Mais je comprends l'indignation de michel Bettane!

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  21. Si ça continue comme ça, on ira tous gouter les bordeaux primeurs avant même que les raisins soient vendangés. La seule vrai dégustation qui ait du sens, c'est celle des vins une fois la mise faite. Avant, il est impossible de s'assurer que ce que l'on goute est le même vin que celui qui sera commercialisé quelques mois plus tard. Les échantillons sont arrangés, les propriétaires n'assemblant que les futs les plus flatteurs.
    Vive la Bourgogne, et notamment l'ODG de Gervrey-Chambertin qui vient de prendre la décision courageuse de ne plus présenter à la presse ses vins en primeurs au printemps, et d'attendre octobre suivant, soit un an après la vendange, une fois les malos terminées et l'élevage presque fini.
    Fred

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  22. La tenue des primeurs bordelais à cette date tient à des raisons historiques.
    N'oublions pas qu'avant de devenir le "grand bastringue" actuel, les primeurs étaient exclusivement réservés aux négoce et aux courtiers de la Place de Bordeaux. C'est à ce moment que se décidait le prix auquel les négociants allaient acheter la récolte au producteur.
    Au 20ème siècle, le système s'est progressivement élargi aux professionnels du vin en France, aux importateurs étrangers puis, depuis 30 ans, aux journalistes de tout poil.

    La décision "courageuse" de l'ODG de Gevrey-Chambertin répond donc à une logique totalement différente puisqu'il s'agit ici d'une pure question de date de présentation des vins à la presse et non de fixation de prix comme à Bordeaux. Entre parenthèses, l'annonce de cette décision, juste avant les primeurs bordelais, est également une excellente opération de communication de nos amis bourguignons! ;)

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  23. Je suis bien d'accord que le fond de ce problème est la précocité de la date. Personellement je ne porte plus jamais une opinion ni n'effectue une notation à publier sur un vin qui n'a pas été mis en bouteille, et j'ai pris cette décision pendant la série des dégustations du 2005 à Bordeaux. Gevrey a pris la bonne décision dans ce sens.

    Mais, vu les sommes en jeu et les habitudes prises, je crains que Bordeaux ne changera pas si facilement, même si, en aparté, bon nombre des propriétaires sont d'accord avec ce point de vue.

    Michel Bettane évoque au moins deux autres sujets de désaccord avec la pagaille croissante du moment : l'exigence de dégustations comparatives à l'aveugle pour tous les vins afin de pouvoir comparer ce qui est comparable, mais aussi une unicité de traitement pour tous les critiques. Je totalement d'accord avec lui et cela me semble être un minimum à demander. Quand je participais encore à ce cirque, je refusais d'aller à droite et à gauche déguster chez les propriétaires individuels qui obviaient une concurrence normale en refusant de mettre des échantillons dans les dégustations collectives. En termes rugbystiques, cela s'apparente au refus d'entrée en mêlée, ce qui est sanctionnable par une pénalité. Il faut dire que les premiers crus n'ont absolumment pas besoin des nous, scribouillards modestes, pour vendre leur produits de placement financier, mais je suggère aussi un boycott des autres qui sont tentés de faire comme eux (Palmer, Las Cases etc). Boottle Man a raison sur ce point, sauf que je ne le considèrait pas comme un plaisir de courrir de château en château, mais une corvée dangéreuse et une certaine entrave à la liberté de la presse. De quoi ont-ils peur, ces producteurs-là ? Si leurs vins sont si bons, il ne doivent craindre personne, il me semble.

    Quant à la position de Jancis Robinson, je n'ai pas lu son écrit à ce sujet mais il semble qu'elle se plaint d'être instrumentalisé par les négociants qui publient ses notes, et aussi par les producteurs qui fixent leurs prix après publication des notes. Je crains une certaine naïveté dans ces propos. RP est certianement le critique qui fait la pluie et le beau temps en matière de prix, mais j'ai peur que les autres ne comptent que très peu. De toute façon, on les utilise partout, et pour tous les vins, quand ils ont une zone d'infuence sur la vente, et cela flatte aussi leur réputation.

    Soutenons la démarche de Gevrey et suggérons fortement que d'autres les suivent rapidement, même si on ne peut comprare les enjeux économique de ce type de vente en Bourgogne avec le marché "primeurs" à Bordeaux.

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  24. et puis désolé pour mes fautes de frappe et mon français perfectible.

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  25. David, on ne peut pas refaire la carburation d'une Triumph Bonneville et taper un commentaire en même temps… Tout s'explique, vois-tu.

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  26. C'est bain vrai ça. Même une Norton, ça pose des souci d'équilibrage !

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  27. Oups, la gaffe
    Mercredi, avec mon camarade David Cobbold, nous étions à l'enregistrement de l'émission de David Marty "In Vino BFM", lorsque je commence à narrer avant le début des hostilités radiophoniques la lettre ouverte de Michel à L'UGC avec ces termes peu amènes : "Est-ce que vous avez vu que Sylvie Cazes vient de se faire allumer par Michel Bettane". Sourire gêné de mon camarade David Cobbold, qui tente un : "pas Sylvie Cazes, mais l'UGC", juste avant d'entendre une voix derrière moi qui me lance en s'étranglant à moitié : "Oui, d'ailleurs j'en dirai un mot tout à l'heure". Je me retourne, et qui je vois ? Sylvie Cazes elle même, dont le regard m'a fusillé trois fois. Çà m'apprendra à ne pas lire le conducteur de l'émission car, bien entendu, elle était invité à l'enregistrement.
    Au temps pour moi !

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  28. Difficile dans sa position de ne pas être un peu langue de bois! Elle minimisait l'importance de cette affaire. Mais je pense, personellement, que l'Union devra y mettre de l'ordre. On verra bien. De toute façon ce sont les marchands et le marché qui font les prix, et pas tellement les journalistes, sauf peut-être un.

    @Fred. David Marty est le centre du XV de Pergignan. Alain Marty, autre Catalan pur jus, et le producteur et animateur d'In Vino BFM. Je sais bien, tous les coups sont permis dans les rucks mais je suis très fair-play !

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  29. Je ne sais pas, elle passait dans l'émission d'après, et je suis parti à la fin de mon propre enregistrement. Faudrait demander à notre amateur anglais de rugby et de Triumph, car il est resté, lui !

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  30. À vue de nez, avant même agitation, ces primeurs 2010 semblent dégager un parfum caractéristique, celui de la pourriture…
    Bravo, en tout cas, aux commentaires avisés de MM Perrin, Cobbold et Bottleman!

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  31. Comment ai-je pu confondre David et Alain ! C'est ta présence, bien sur, qui me fait perdre le sens commun. Tant que je ne te confonds par avec Sébastien Chabal, l'honneur est sauf !

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  32. "Tout ceci n'est pas bien important ni très sérieux. Ce n'est que du vin. Pour moi, cela doit rester de la poésie, non devenir un produit financier. Doux rêve, peut-être ; c'est aussi pour cela que les amateurs s'éloignent "
    Je reprends le commentaire d'un bloggeur: Ce n est que du vin? comment peut on dire ca? oui c est sur que le vin c est de la poesie mais il faut en vivre aussi surtout en periode de crise, surement le commentaire de quelqun qui ne connait pas le travail immense qu il faut pour faire du vin...dommage

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  33. A quoi bon, gouter les produits,autant attribuer une note en fonction de ses propres intérêts financiers. Au moins là c'est clair , les bonnes notes iront à ceux qui auront payés, les mauvaises à ceux qui ne voudrons pas rentrer dans ce système.Et là, plus de course aux dégustations anticipées en primeur, plus besoins de se déplacer (économie de carbone,gain de temps, plus de verres à laver)
    De toute façon, nous, on s'en fout, ces vins ne sont plus "fabriqués et markétés" pour le marché français, mais pour des cibles plus préoccupées par la hauteur de la note que par l'accord plat/vin , nous consommateurs ordinaires, on se rabat depuis longtemps vers des vins qui ne peuvent pas se permettre compte tenu de leur prix graisser la patte aux dégustateurs patentés et de production trop faibles pour attaquer les marchés étrangers.

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  34. @Alain : personne ne graisse la patte à personne ! Le système est plus sophistiqué que ça.

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  35. @bon vivant: il s'agit d'une hypothèse pour contrer ces nouvelles pratiques

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  36. "Anonyme", je ne suis qu'un consommateur lambda, certes.
    Cependant, écrivant que ce n'est que du vin, cela inclut de façon sous entendue bien évidemment le travail des vignerons, à la vigne, au chais, à la commercialisation, etc. Que ce travail parfois acharné pour produire le meilleur vin soit justement et très correctement rémunéré, personne ici ne va pester contre, moi le premier. D'ailleurs, le premier respect que j'ai pour les vignerons est de payer leurs bouteilles, de les laisser parvenir à maturité dans une cave dédiée à cet effet tout en partageant ensuite ces vins avec des proches autour de mets adaptés. Car, à notre époque où le vin n'est plus un produit de consommation courante comme ce fut le cas au temps de nos parents et grands-parents, le vin est un vecteur de plaisirs à table, d'une certaine poétique de la vie. Qu'est-ce d'autre que le vin désormais, dîtes-moi ?

    Ces dégustations en primeur, de plus en plus primeur et de plus en plus "private", ne sont-elles pas, in fine, le signe d'un profond manque de respect pour le produit (le vin), sans même évoquer celui des consommateurs ?
    Je suis triste de voir les élites ne penser qu'à leurs petits profits et sembler ne pas se soucier des plus humbles (une partie des domaines du vignoble bordelais - hors appellations prestigieuses - est en passe de disparaître, qui s'en soucie parmi les actionnaires des premiers crus classés ?).

    Cordialement,
    Philippe Belnoue

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  37. Je ne suis pas un grand connaisseur mais je ne comprend pas bien tout ce bruit autour de ces bordeaux;étant donné que la qualité augmente tous les ans,les amoureux de bordeaux trouveront toujours de bons vins à moindre couts,ceux qui n'aiment pas ne sont pas dérangés et ceux qui veulent spéculer peuvent se faire de l'argent...tout le monde est content sauf ceux qui voient les grands bordeaux comme des oeuvres d'art(à 1000000 d'exemplaires !).

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  38. De toutes facons c'est debile de juger des grands vins de garde si jeune... Il serait meme suspect qu'un futur grand se goute bien jeune. A` une semaine pres ca fait pas de difference qt a` l'interret de la degustation. Tout ca c'est du baratin commercial.

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    1. Les vins en primeurs changent tous les jours. Une semaine fait une différence. Et là, dans le cas qui nous occupe, on est plutôt à deux semaines d'écart. Les dégustateurs des primeurs ne boivent pas les mêmes vins à la fin. D'où l'intervention de Michel Bettane.

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  39. Je suis d'accordsur le fait que ca ne sert pas a grand chose de deguster à une semaine pres..

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