Le blog de Nicolas de Rouyn

Bonjour.
Ceci est un blog dédié au vin et au monde du vin, qu'on appelle aussi le mondovino. Et à tout ce qui entoure le vin, les belles tables,
les beaux voyages, les tapes dans le dos et les oreilles tirées.
Cela posé, ce qu'on y lit est toujours de-bon-goût-jamais-vulgaire,
ce qui peut plaire à votre mère. Dites-le lui.
(Only dead fish swims in ze stream).
Les photos sont signées Mathieu Garçon, sauf mention. Pour qu'elles soient belles en grand, il suffit de cliquer dessus.
Au fait, il paraît que "l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération".
Nicolas de Rouyn



jeudi 2 juin 2016

L’Oregon sous marijuana

L’Oregon, ses pinots noirs, ses Bourguignons, nous verrons cela un autre jour. Nous avons publié un premier billet sur le sujet (clic), nous y reviendrons.

D’ici là, vous avez du feu ? 
L’Oregon est le cinquième état américain à avoir dépénalisé le cannabis. C’est devenu un produit comme un autre, soumis aux mêmes règles que les autres (fiscales, en particulier). C’est en vente libre dans des boutiques spécialisées comme dans vos rêves les plus fous.

Ça fait comment ? 
La nature et l’Amérique ayant horreur du vide, aussitôt la loi passée, les boutiques ont ouvert en rafale. J’ai visité celle de Dundee, membre d’une petite chaîne de quatre ou cinq magasins qui s’appelle Chalice, calice en français. Vais-je le boire jusqu’à la lie ?
Comme devant toutes les boutiques américaines, vous vous garez sur le parking réservé à la clientèle. Personne au milieu de l’après-midi. L’intérieur du magasin consiste en un long mur, courbe, en bois dans une ambiance austère très « cabinet du docteur », pas la franche déconne. Au guichet, un employé vous demande vos papiers. Vous patientez sur une chaise en lisant des revues comme chez le dentiste sauf que là, les magazines sont également spécialisés. Il y a quand même quelques consommateurs (ou patients ?) qui attendent leur tour. De loin en loin, une tête plutôt joviale passe la porte et appelle le suivant. Au bout d’un court moment, c’est à moi. Et là, surprise, vous n’entrez pas dans le bureau du docteur, mais dans un espace de vente qui ressemble à une bijouterie ou à une pâtisserie haut de gamme. Étagères vitrées et tables vitrines, joli éclairage et produits dérivés (casquettes, t-shirts, etc.). Partout, des buds de diverses provenances avec des étiquettes explicatives, on se croirait dans une supérette bio. Pour bien marquer les esprits, des affichettes sous verre annoncent les prix sur deux colonnes, medical ou recreational. Forcément, recreational, c’est plus cher.

Les prix, justement. 
Comme je n’ai pas une pratique très récente des prix de ce marché, on m’explique que oui, c’est un peu plus cher qu’avant, mais que la qualité, hein. Bien sûr. D’autres, ailleurs, me diront que ces prix chers laissent beaucoup d’espace au marché noir, que l’intention d’éradiquer l’économie souterraine ne tient pas à cause des prix élevés du marché officiel. Ben oui. D’autre part, je m’aperçois que les clients locaux ne se garent pas sur le parking de la boutique pour ne pas être vu par la communauté, m’explique le vendeur. Ils laissent l’auto ailleurs et viennent à pied. La marijuana est légalisée, mais pas dans la tête des fumeurs de joints.

Sinon, c’est bien ? 
Sûrement, mais la marijuana étant élevée au rang du tabac, elle en subit les mêmes restrictions d’usage. Interdiction de fumer à peu près partout et il y a cette idée de public view. Comprendre qu’on ne peut pas fumer en plein air dans les endroits où quelqu’un pourrait venir et vous voir. C’est-à-dire partout, même dans les endroits déserts. On ne peut donc fumer que chez soi. Pour nous, c’est nulle part puisqu’il est interdit de fumer à l’hôtel, dans la rue, dans la voiture. Ce qui fait bien rire le maire de Dundee, qui confirme la longue liste des interdictions, mais précise que depuis l’ouverture en octobre 2015 de ce petit magasin dans sa commune, il a récolté 57 000 dollars de nouvelles taxes, ce qui l’enchante absolument.

Pour le reste, c’est comme autrefois. Ça fait tousser et ça fait rire.

Le journalisme d'investigation, c'est quand le journaliste paie de sa personne, comme ici.



La photo : est signée Mathieu Garçon 


 

4 commentaires:

  1. Drogué !
    Ah! Ah ! Ah !

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  2. Petit fripon...

    Bon au moins votre conception de l'hédonisme s'affiche clairement, sans faux-semblants. Ce qui est tout à votre honneur.

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  3. À tous :
    je suis responsable de ce que j'écris, pas de ce que vous comprenez

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